Les animaux de compagnie nous apportent beaucoup, particulièrement dans des périodes de crise. Une étude britannique de l’université de York et de Lincoln a mis en évidence que les personnes ayant un animal de compagnie étaient moins exposées aux troubles anxieux que les autres. Parmi les 6.000 propriétaires d’animaux interrogés pour cette étude, 90% ont déclaré que leur animal de compagnie les avait aidé à faire face à cette situation en diminuant leur niveau de stress.
Ces études sont une validation scientifique de ce que beaucoup de gens vivent au quotidien avec leur animal. Elles permettent également de légitimer des projets d’intervention thérapeutique ou éducative où un animal est utilisé comme médiateur, ce qu’on appelle communément la médiation animale. Citons par exemple ces chiens dressés pour accompagner des personnes handicapées dans leur quotidien et également ces chiens américains qui ont été formés pour apporter du réconfort à des personnes victimes de traumatismes suite à un attentat ou une tuerie de masse.
Les effets positifs des animaux sur le stress vécu par des personnes en situation de confinement ont également été observés dans un contexte plus extrême, celui de la prison. Pour ces raisons, depuis plusieurs années, des projets de médiation animale se développent en milieu carcéral, notamment aux Etats-Unis et en France. On propose par exemple à des prisonniers de former des chiens d’assistance, ou de recueillir des chats abandonnés, issus d’un refuge et sur le point d’être euthanasiés. Les points communs à tous ces projets sont les effets spectaculaires que les animaux ont sur les prisonniers, le plus significatif étant la diminution des comportements agressifs, un des problèmes majeurs en milieu carcéral.
Il y aurait 11 millions d’animaux domestiques en Belgique, 63 millions en France et 300 millions aux USA, soit à peu près un animal de compagnie par habitant. Comme nous sommes une espèce sociale, beaucoup de psychologues expliquent cet intérêt par le fait que les animaux permettent de satisfaire les besoins relationnels et de diminuer l’anxiété liée à la solitude. Enfin, ce qui caractérise la relation avec un animal, c’est une forme d’honnêteté et d’authenticité, car il ne juge pas et n’adopte pas de comportements faux. Or, les relations sociales authentiques et sincères sont des facteurs importants d’épanouissement et d’apaisement. De par cette relation particulière que nous entretenons avec eux, il semble donc bien que les animaux nous aident réellement, surtout dans une situation qui génère un stress important, comme c’est le cas aujourd’hui pour bon nombre d’entre nous.
David Bertrand, éthologue et professeur de psychologie à la Haute Ecole Vinci.