» Je suis pour une déclaration des droits de l’animal qui leur garantirait de ne pas disparaître, de n’être pas tués sans raison, ni atteints dans leur intégrité physique.

Les contradicteurs répondront que doter les animaux de droits dont ils n’ont même pas idée est paradoxal et revient à les maintenir sous la tutelle qu’une pareille déclaration prétendait abolir. Ils ironiseront sur l’interventionnisme de ceux qui prétendent protéger les êtres malgré eux. Ils diront qu’il faut imposer à l’homme des devoirs de respect envers les bêtes au lieu d’exiger des droits pour celles-ci.

On répondra que les nourrissons, les vieillards séniles et les débiles mentaux sont protégés par des droits qu’ils ignorent. L’état de souffrance dans lequel nous maintenons les bêtes dure depuis si longtemps qu’il est temps de faire feu de tout bois : des droits pour les uns, des devoirs pour les autres, des lois, des règle, des actes. Afin que cesse la guerre de l’homme contre le Vivant « 

Sylvain Tesson – L’énergie vagabonde – Editions Robert Laffont