Vers la fin des delphinariums en Belgique ?
Avec le Boudewijn Seapark à Bruges, la Belgique fait partie de la soixantaine de pays
qui possèdent encore un ou plusieurs delphinarium(s) en activité.
La détention de cétacés est en inadéquation avec ce que nous savons de ces animaux.
Il ne fait aujourd’hui plus aucun doute qu’ils possèdent d’importantes capacités
cognitives, qu’ils font l’expérience d’une vie émotionnelle élaborée, qu’ils tissent des
liens familiaux. Enfermés dans des bassins de quelques mètres de long, ils sont privés
de nombreux besoins élémentaires, le premier étant leur liberté.
Heureusement, ces considérations éthiques sont relayées haut et fort par les
associations, qui se mobilisent tant pour sensibiliser le grand public que pour
encourager les décideurs à mettre un terme à la captivité de ces animaux. Mon travail
au Parlement bruxellois en faveur d’une interdiction des delphinariums est justement le
résultat de ce travail conjoint. Celui de l’association Planète-Vie et de son président
Yvan Beck, qui est aussi mon suppléant, et qui se bat depuis plus de 20 ans pour les
droits du vivant. Ou encore celui d’Yvon Godefroid, qui a consacré sa vie à la lutte
contre la captivité des animaux sauvages et qui était une source intarissable
d’informations sur la question des cétacés et de leur triste vie dans les delphinariums –
avant de malheureusement nous quitter en février 2020. Tous deux m’ont grandement
aidée lors de la rédaction de ma proposition de résolution demandant l’interdiction de la
détention de ces animaux en Région bruxelloise.
Ce travail et cet appel ont trouvé un écho auprès du Gouvernement, puisque le Ministre
en charge du Bien-être animal en Région bruxelloise a, lui aussi, déposé un texte visant
l’interdiction des cétacés et des pinnipèdes dans la Région bruxelloise. Une mesure
définitivement adoptée en séance plénière le 5 mars 2021 !
L’espoir est que cette interdiction bruxelloise nous rapproche de la fin complète de
l’utilisation de ces animaux en Belgique. Car si l’interdiction de la détention de cétacés et
de pinnipèdes ne porte évidemment pas d’effet direct, même s’il n’était pas exclu qu’un
investisseur un peu mégalomane établisse un jour un delphinarium à Bruxelles, l’intérêt
est surtout d’inciter les autres États et Régions à adopter une disposition similaire.
La demande est bien parvenue jusqu’aux oreilles du Ministre flamand du Bien-être
animal, qui a annoncé pour la première fois en 2019 être favorable à une fermeture
progressive du delphinarium de Bruges. Il a récemment réitéré son intention et indiqué
qu’il attendait l’avis du Conseil flamand du bien-être animal sur la question avant de
prendre une décision. Espérons qu’il ne faudra plus attendre de nombreuses années
avant la fermeture de l’établissement, et la réhabilitation des animaux ou leur placement
dans un sanctuaire !
Victoria Austraet